Fièvre

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Fièvre

Il s’agit du confinement bien sûr, mais pas seulement. Son vrai sujet est peut-être : comment vivre lorsqu’on est seul et clos sur soi, contraint par la situation du monde à demeurer au même endroit ? Ou pour le dire brièvement : est-il possible aujourd’hui d’assumer sa solitude, tandis qu’au dehors l’épidémie fait rage ?
La forme du recueil est troublante : vingt gouaches en taille réelle ont servi de base aux vingt rêveries de l’écrivain. Mais ce n’est pas une suite de poèmes illustrés, c’est même l’inverse. Ce sont les gouaches qui, sur le fond du confinement, suscitent les textes de l’auteur, raison pour laquelle les textes – poèmes ? – ont rigoureusement les mêmes dimensions que les gouaches.
Chaque petit tableau peint est en réalité presque toujours une manière de fenêtre qui ouvre sur le monde, monde compris ici comme monde intérieur ou comme univers, du plus petit au plus vaste. La fenêtre fut en effet le lieu où l’on est resté le plus longtemps, durant toute cette période. C’est un petit théâtre vu de derrière la croisée et qui s’enfonce dans toutes les directions. Mais alors qu’en est-il des textes ? Un murmure suit avec angoisse l’avancée de la fièvre puis soudain au beau milieu du recueil la fièvre se retire progressivement.
L’illustration de couverture le suggère explicitement. La fièvre monte puis redescend. Le ton général est celui d’un chant résolument optimiste. Le dialogue image-texte incite à une double vision apaisée ; c’est un chant plein de charme qui se veut confiant. Chaque fin de texte, même aux pires moments, se termine par une pointe positive (ne sommes-nous pas toujours vivants ? ). La suite des textes-gouaches forme un récit qui finit bien, comme si une voix répétait obstinément : « On va s’en sortir ». Peinture et poésie ne sont en effet pas là pour nous accabler mais pour que le beau, couleurs et chants mêlés, nous vienne en appui, nous encourage à vivre.
On notera que le globe terrestre omniprésent est aussi un œil qui, presque ironique, fait le va et vient entre notre intériorité bousculée et la réalité de l’univers qui se moque bien de nos atermoiements. Il se dégage de l’ensemble une sensation de puissance réfléchie qui prend le lecteur dans ses ruses et ne le lâche plus.
Ce petit livre est un grand livre.

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UGS : Fievre Catégorie :

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Poids 162 g

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